Bienvenue sur Collateral, un blog et un podcast qui s’adresse aux proches, aux conjoints, aux parents, aux enfants, aux amis d’une personne qui souffre d’addiction comportementale ou d’addiction aux produits comme l’alcool, le cannabis, la cocaïne, etc.

Le but est de vous aider à comprendre la maladie, de comprendre le malade, de vous aider à l’aider et de vous aider, vous, à porter un sac à dos qui est souvent trop lourd à cause des conséquences collatérales de l’addiction de celle ou de celui que vous aimez.

Je m’appelle Christian Sainz, j’ai 57 ans, je suis malade d’une addiction à l’alcool qui a été soignée et je suis rétabli depuis 3 ans et demi.
Tous les jours, j’apprécie un peu plus ma sobriété, je la qualifie de sobriété heureuse, j’ai trouvé une forme de sérénité, de calme, de joie que je ne me souvenais pas avoir vécu avant. Pour m’en sortir, j’ai eu la chance d’être accompagné par des soignants à l’hôpital public qui étaient tellement bienveillants que j’ai voulu leur envoyer l’ascenseur et pour ça j’ai suivi une formation pendant une année à l’APHP, les hôpitaux de Paris, pour devenir patient expert en addictologie et depuis j’accompagne dans un autre hôpital des patients qui sont en cure de sevrage et que j’essaye d’aider du mieux que je peux avec un langage et une approche qui est différente de celle des soignants puisque moi je suis passé par la maladie et je comprends mieux, en tout cas je ressens que les patients vivent au moment où ils sont hospitalisés en cure de sevrage.

Mais avant tout si je m’en suis sorti c’est surtout grâce à mes proches et en particulier ma femme et ma fille. C’est elles qui m’ont donné envie d’entretenir le désir de me soigner. C’est leur présence, c’est leur écoute, c’est leur soutien qui ont été les moteurs de mon chemin vers cette sobriété heureuse. Et pourtant elles ont enduré pendant des années ce que vivent, malheureusement encore, la plupart des proches des malades d’addiction. Le mensonge par exemple, le déni qui sont malheureusement associés à cette maladie, j’y reviendrai, les angoisses quand on n’a pas de nouvelles de son mari et qu’il est tard, les discussions stériles, les mots qui se répètent en boucle.
Celui qu’on aime en tant qu’épouse de deux filles qui devient différent, qui devient un autre, que l’on aime pas ou que l’on aime moins et qui perd son aura et sa dignité.

Heureusement, en ce qui me concerne, moi, ma maladie, ça a longtemps été cyclique. J’étais alcoolique six mois, puis sobre les six mois suivants. Ça permettait à mes proches et à moi-même de nous ressourcer, jusqu’au jour où malheureusement il n’y a plus eu de cycle. Je crois que je ne pourrais jamais assez les remercier du soutien inconditionnel qu’elles m’ont apporté, et à elles, je dois renvoyer des centaines ascenseurs.

Quand un malade décide d’entamer le chemin du rétablissement, il a plein de possibilités. Que ce soit les centres de cure, les CSAPA, les médecins, les psychiatres spécialistes en addictologie, les thérapeutes, les groupes de parole comme les alcooliques anonymes ou les narcotiques anonymes par exemple.
Donc pour eux, il y a plein de choses, mais pour les proches, il n’y a rien. Ou si peu. Il existe quelques programmes expérimentaux par-ci par-là, des groupes de parole, comme les Al-Anon, qui s’organisent en parallèle des Alcooliques Anonymes, mais imposent l’adhésion au programme des Alcooliques Anonymes. En dehors de ça, et de ces quelques initiatives, il n’y a pas grand-chose, voire rien.

Et il n’y a rien alors qu’en moyenne, cinq personnes sont impactées quand elles sont proches d’un malade d’addiction, que l’anxiété et la dépression s’installent quasiment à chaque fois. Et donc c’est à ces femmes, à ces maris, à ces enfants, ces parents, ces amis, qui subissent les conséquences collatérales de l’addiction d’un proche que j’ai voulu m’adresser.

J’espère au fur et à mesure pouvoir échanger avec vous, les proches qui veulent prendre la parole et lâcher un peu le sac à dos souvent trop lourd, mais aussi les spécialistes, les malades. Et moi, bien sûr, j’interviendrai aussi pour parler de la maladie, pour la comprendre, pour comprendre le rétablissement, ce qui marche, ce qui ne marche pas, pour trouver, identifier des outils qui aident le malade et ceux qui l’entourent, mais surtout pour échanger autour du thème principal qui est comment l’aider, elle ou lui, et comment s’aider soi-même quand on est proche d’un malade d’addiction.

Je vous souhaite une bonne écoute ou lecture et beaucoup de courage pour ce que vous traversez. Quandd l’issue est heureuse et qu’on retrouve son vrai proche, vous le retrouvez ou vous la retrouvez enfin, mais en mieux et c’est tout le bonheur que je vous souhaite.

Si vous souhaitez aborder un sujet, si vous voulez que j’interviewe une personne ou une personnalité en particulier, si vous souhaitez me poser une question, ce blog est fait pour vous, donc posez-moi vos questions, intervenez en commentaire sur notre compte Instagram qui est co–latéral ou sur le compte Facebook co-latéral, et je m’efforcerai de construire ce vlog et ce podcast au fur et à mesure de vos envies et de vos attentes. A bientôt!