Collaterale

Pour les proches malades d’addictions

Je suis Christian Sainz

Le bon vivant que j’ai été pendant des années a réalisé, il y a un peu plus de trois ans, que l’alcool festif et réconfortant systématiquement associé aux fonctions commerciales, avait pris le contrôle de ma vie.
Le jour de trop, j’ai décidé d’en parler puis de me faire aider.
Soigné à l’hôpital public, j’ai compris que l’addiction était une maladie causée par un dérèglement du système de la récompense. J’y ai rencontré des soignants formidables et fondamentalement bienveillants.
Aujourd’hui, je suis sobre, j’en suis fier et j’apprécie plein de précieux moments chaque jour tout en savourant un sentiment nouveau de liberté.

A la fois pour mieux comprendre ma maladie et pour « renvoyer l’ascenseur », j’ai suivi une formation de patient expert à l’APHP (Hôpitaux de Paris), partenaire de l’APEA (Association des patients experts en addictologie). Cette formation de 16 jours s’étale sur un an et alterne des formations théoriques et des stages dans différentes structures de soin.
J’ai complété cette formation par deux jours de stages à l’hôpital Herriot à Lyon où j’ai découvert le centre de délivrance des traitements de substitution (méthadone) et le dispositif ELSA (unité de liaison).

Je suis actuellement Patient Expert bénévole à l’hôpital de la Croix Rousse, à Lyon, où j’interviens auprès de malades en cures de sevrage et lors de groupes de paroles à l’hôpital de jour.

Le concept de patient expert nous vient du Canada, qui parle plutôt de patients ressources ou de patients partenaires.
Le ministère de la santé canadien finance le déploiement de cette fonction dans les structures de soins pour différentes pathologies : cancers (notamment le cancer du sein), amputations, addictions.
Le principe est simple : en rajoutant au dispositif de soins classique (médecins, spécialistes de la maladie, infirmiers, thérapeutes, etc..) une personne qui a été malade et qui va bien, le taux de guérison ou de rétablissement augmente considérablement.
Une femme qui souffre d’un cancer du sein avec ses conséquences : perte de cheveux, mal-être… peut se projeter sur son futur en échangeant avec une patiente guérie ayant traversé les mêmes difficultés.
La patiente guérie incarne un futur heureux. Experte de sa maladie, elle comprend, elle sait ce que la malade vit et cette compréhension réciproque permet un échange plus affectif, plus encourageant et complémentaire de la relation avec le médecin, qui elle, est plus « technique », plus « distante ».
Les canadiens, peuple pragmatique, ne savent pas comment ça fonctionne mais compte tenu des résultats obtenus, ils déploient le dispositif à grande échelle.
En France, pays de chercheurs, on cherche à comprendre les mécanismes de ce succès mais on commence aussi, via des initiatives locales, par la pression du terrain, à intégrer des patients experts dans les structures de soins.

Lors de différentes interventions, j’ai réalisé à quel point les proches de malades addicts étaient démunis. Plein de solutions existent pour les malades qui veulent se faire accompagner : addictologues, psychiatres spécialisés, CSAPA, centres de cure et de post-cure, groupes de paroles, etc.. mais pour les proches, il n’y a rien ou si peu.

Pour cette raison et pour aussi renvoyer l’ascenseur aux proches, qui me concernant, ont été déterminantes dans mon parcours, j’ai créé le blog et le podcast Collaterale.

En espérant qu’il vous aide

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